Un rapport remis à l’Elysée prône son expérimentation dans l’éducation


Dans quelle mesure l’intelligence artificielle (IA) peut-elle transformer l’éducation ? Cette dernière est en tout cas « l’un des domaines où l’impact de l’IA générative pourrait être le plus grand », anticipe la commission de l’intelligence artificielle dans son rapport « Notre ambition pour la France », paru mercredi 13 mars.

Les auteurs en conviennent, ce secteur fait de rapports humains, où l’autonomie pédagogique et l’adaptation constante des enseignants à leur public sont cardinales, « ne se prête pas bien à la transformation numérique ». Mais « l’IA générative pourrait changer la donne », selon la commission présidée par l’économiste Philippe Aghion et Anne Bouverot, présidente de la Fondation Abeona et du conseil d’administration de l’Ecole normale supérieure.

Dans la droite ligne des rapports internationaux déjà produits sur le sujet, les auteurs prévoient notamment que, par ses multiples usages, cette technologie « invitera toute l’éducation nationale à inventer de nouvelles pratiques éducatives et pédagogiques ». L’IA pourrait notamment appuyer la production des cours, automatiser une partie du travail de correction, permettre de personnaliser les contenus pédagogiques pour chaque élève, voire leur servir d’accompagnement sous forme de « tutorat », ou encore les aider dans leur orientation. A ce titre, la plate-forme unique Parcoursup pourrait, selon les auteurs, servir de support à l’introduction de l’IA.

Formation massive des équipes pédagogiques

Si la commission précise que le rôle des enseignants restera incontournable, elle estime aussi que le développement de l’IA nécessitera « d’interroger les missions assignées à l’éducation ». Cette technologie « pourrait faciliter l’évolution d’un enseignant “sachant” (…) à un enseignant “accompagnant” l’élève », esquisse le rapport.

La commission ne s’aventure cependant pas à détailler un plan précis de déploiement des outils d’intelligence artificielle au sein de l’éducation nationale, ni même à se montrer catégorique sur son intérêt. Elle recommande avant tout d’expérimenter, à moyen terme, « une intégration profonde de l’IA » avec quelques « académies pilotes », et d’en évaluer l’« apport, le matériel nécessaire et l’évolution des pédagogies ».

Quelques applications existent déjà et d’autres doivent être déployées dans les mois à venir, telles que MIA Seconde, destinée au soutien en mathématiques et en français. Dans l’immédiat, le rapport invite l’éducation nationale à « encourager et sécuriser l’utilisation de l’IA par les enseignants », ainsi qu’à « aider les élèves » à l’utiliser « intelligemment », par la production de « guides d’utilisation » et la formation massive des équipes pédagogiques. Il préconise en outre d’inclure dès 2025 « l’usage des services numériques et de l’IA » dans les épreuves de recrutement des enseignants.

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